Ca y est, les beaux jours reviennent… Les pollens nous font éternuer, les bourgeons éclosent, les jardineries commencent leur chiffre d’affaire et les employés municipaux plantent partout. Tout se dégèle, tout fleurit, c’est le printemps ! Mais ne sentons-nous pas aussi un besoin de fleurir qui nous démange ? Et s’il y avait en nous quelque chose à faire émerger, que nous sentons confusément sans pouvoir le nommer ? Si ce tremblement nous concerne, c’est là que nous avons besoin de quelques conseils de jardinage. Car il ne suffit pas d’avoir envie de changer, de sentir que nous sommes peut-être fait pour autre chose, que nous sommes usés de faire toujours les mêmes tâches, que nous avons l’impression d’être sous utilisé, ou mal utilisé, que nous rêvons d’une autre vie professionnelle. « En mai fait ce qu’il te plaît », mais qu’est ce qui me plaît vraiment ?
Voilà une des ambitions du réseau Vocare : utiliser des mots, des profils, des catégories, bref les meilleurs outils possibles pour dégager et aider la personnalité professionnelle à se déployer et donner du fruit.
Mais la personne n’est-elle pas bien plus qu’un carré de jardin à désherber ? Quelques outils peuvent-ils rendre compte de la complexité et du mystère de chaque personnalité ? C’est une angoisse souvent présente dans les premiers contacts que nous avons avec ceux qui veulent entreprendre le parcours Vocare. Cette incommunicabilité, cette singularité radicale de chaque personne est un trésor à préserver dont aucune technique ne pourra jamais faire le tour. Nous sommes posés dans l’être avec ce socle, cette substance diraient certains -« ce qui se tient sous »- et qu’il est impossible de définir autrement que par le fait d’être soi et pas un autre. Dans ce sens, il faudrait laisser la jungle inextricable de notre être émerger sans trop la cultiver, la laisser pousser dans tous les sens.
Mais c’est étonnant de voir que bien souvent, cela ne suffit pas. Car il y a beaucoup de confusion dans ce que nous pouvons penser de nous-mêmes et nous sentons le besoin de mettre des mots et de prendre du recul sur cette singularité. Après tout nous sommes aussi des plantes, des mammifères, et même des êtres humains avec des caractéristiques communes. A Vocare, plus nous « consultons », plus nous constatons ce phénomène de libération que peuvent opérer quelques mots posés sur le fonctionnement de chacun. Quelques outils bien utilisés semblent rejoindre quelque chose d’universel en nous, des caractéristiques communes que nous sommes soulagés de pouvoir nommer pour mieux les assumer et les reconnaître chez les autres.
Le travail sur la personnalité professionnelle se trouve donc en amont d’une analyse psychologique ou d’un bilan de compétence.
Il s’inscrit dans une anthropologie commune qui tente de mettre des mots sur les grands types de fonctionnements détectables chez les être humains. Ces catégories qui peuvent paraître impersonnelles nous aident à nous situer dans le paysage et à choisir le bon terrain pour nous épanouir. Et cela nous libère à la manière d’un plant de tomate auquel on met un tuteur non seulement pour qu’il ne s’écroule pas, mais aussi pour qu’il s’élève de plus en plus. Détecter les bonnes conditions de culture de notre personnalité nous aide d’autant mieux à l’exprimer dans toute son originalité et sa singularité.
C’est le grand mystère de la personne humaine : elle est donnée à elle-même, mais reste libre d’accueillir ce don. Il n’est pas toujours facile d’accepter que nous soyons plutôt une courgette qu’une citrouille, c’est pourquoi il est souvent précieux d’avoir quelques conseils sur notre nature propre et d’être encouragés à assumer à la fois notre singularité et nos limites.
Heureusement, à Vocare, cela se passe dans une vraie rencontre avec un jardinier. C’est dans une relation de personne à personne, qui tente d’aller aussi loin que possible dans la personnalisation des profils et des outils utilisés, et dans le souci que chacun s’approprie réellement ces grandes catégories. Et comme pour tout développement du vivant, le temps passé est nécessaire pour que ce soit un travail de qualité qui porte du fruit.
C’est un travail dont tout le monde a besoin un jour, et que nous pouvons spécialement recommander aux personnes qui ont un foisonnement d’idées et d’émotions sûrement très riche, mais parfois envahissant. Le fait de poser des mots leur permet de prendre du recul pour aller à la racine de leur liberté et de ce qu’ils veulent réellement pour leur vie.
Bon printemps, que vos fleurs portent du fruit !
(Allez promis, c’est la fin des métaphores végétales)
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